La crise des deux ans : 5 conseils pour y faire face

par | Oct 21, 2020 | le développement de l’enfant | 2 commentaires

Voilà déjà deux ans que votre tout petit bout de chou partage votre vie. Deux années que vous n’avez pas vu passer. Et pourtant, ce laps de temps a suffi pour que votre bébé se transforme en petit monstre. Il passe ses journées à dire non à tout, à hurler, à faire des colères. C’est ce que l’on appelle la crise des deux ans ou le « terrible two » (cette phase qui nous prépare à ce que sera l’adolescence). Et c’est une étape tout ce qu’il y a de plus normal. Elle est même essentielle et nécessaire pour le développement de votre enfant. Alors, pour vivre cette période au mieux, vous allez découvrir dans cet article les raisons principales de cette fameuse crise et cinq conseils précieux à ce sujet. Allez, on y va ? Sortez votre crayon et votre petit calepin, il est temps de prendre des notes (elles vous seront d’une grande aide).

Comprendre la crise des deux ans

Vers 18 mois, le cerveau de notre enfant est assez développé pour qu’il comprenne qu’il est une personne à part entière. 

– « Je sais que je suis MOI ».

Une nouvelle ère s’installe, il va tester ses propres limites, découvrir qui il est, être plus confiant et plus autonome. 

I know what I am !

Mais ce n’est pas tout. Maintenant qu’il a compris qu’il est une personne à part entière, il va tester les limites des adultes qui l’entourent. Il va leur montrer qu’il sait agir et prendre des décisions par lui-même. Cela va obligatoirement passer par une phase d’OPPOSITION. 

Et oui, notre enfant s’oppose, car il s’affirme. Il nous montre qu’il existe et c’est nécessaire à son développement. 

Alors, abandonnons nos pensées du style :

  • « Mon enfant me cherche » ; 
  • « Il veut me mettre à bout ».

C’est FAUX ! Tout ce qu’il veut, c’est EXISTER ! 

Quand notre enfant nous dit NON, en tant qu’adulte, nous entendons : « Je fais un caprice, je ne veux pas », alors que ce qu’il faut comprendre, c’est : « j’ai besoin de m’affirmer et d’exprimer ce besoin d’exister ».

Le fautif, et oui, il en faut bien un, c’est le cerveau !

L’enfant de deux ans possède déjà des milliards de neurones. Malheureusement, ces neurones ne sont pas encore tous en interconnexion. Les différentes parties du cerveau ne communiquent pas encore très bien entre elles. Quant aux lobes frontaux, leur développement n’est pas terminé. 

Cependant, c’est grâce à eux que l’enfant peut raisonner, contrôler ses impulsions ou encore résoudre un problème. Pour couronner le tout, chez l’enfant de deux ans, le système limbique qui régule les émotions n’est pas tout à fait opérationnel. 

Alors, avant d’en vouloir à notre enfant de deux ans, car il est colérique ou difficile à gérer, prenons en considération tous ces paramètres. 

Et, il est surtout très important que nous retenions que cette période n’est pas que la crise des deux ans pour notre enfant, mais bel et bien une étape normale (et nécessaire !) pour son développement.

Alors, quand va finir cette crise ?

La crise des deux ans n’a pas de durée standard. Elle dépend de chaque enfant et des réactions de l’entourage.

Les conseils ci-dessous vont nous permettre de mieux l’appréhender, car faire preuve de bienveillance et d’empathie envers son enfant permet au cerveau de ce dernier d’être plus mature et de bien se développer.

Conseil N° 1. Faire preuve d’empathie   

L’écoute, la proximité et la bienveillance peuvent souvent être le meilleur remède pour apaiser les différentes émotions de la crise des deux ans.

On a fréquemment tendance à se fâcher et à vouloir encore et toujours « maitriser » la colère de notre enfant. Comme si nous avions le pouvoir de tout faire arrêter avec un simple mot. 

Généralement, face au non catégorique de notre enfant, nous avons tendance à nous braquer, à créer de la distance. Froncer les sourcils, croiser les bras et lui répondre en lui donnant des ordres, voire par des cris, vont renforcer une opposition mutuelle. Nous ne sommes plus en connexion avec notre enfant.

Rien ne sert de mettre de l’huile sur le feu, il vaut mieux réagir en faisant preuve d’EMPATHIE. 

Comment répondre à ce que nous considérons être des caprices ? 

  • Lui répondre par un oui, « Oui, je comprends pourquoi tu es fâché » ; 
  • se mettre à son niveau et le regarder dans les yeux ;
  • créer à nouveau un contact en prenant ses mains ;
  • lui faire un câlin (l’ocytocine aide à diminuer toute cette tension accumulée par la colère). 

De cette manière, la « crise » passera d’autant plus vite. L’enfant étant lui-même dans la frustration, il ne comprend pas pourquoi il agit ainsi. Il est en pleine décharge émotionnelle et une approche empathique lui apportera à nouveau du réconfort et de la sécurité.

   

Conseil N° 2 : Proposer des choix à l’enfant

Un peu plus haut, je vous expliquais l’importance pour l’enfant de s’affirmer et faire ses propres choix. Mettons-nous à sa place, est-ce que nous apprécierions qu’on nous impose des choix vestimentaires ou encore alimentaires sans tenir compte de ce que nous avons réellement envie ? Alors, oui, en effet, nous n’avons plus deux ans, mais cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas laisser nos petits bouts de chou commencer à apprendre à faire des choix.

À deux ans, les enfants commencent déjà à savoir ce qu’ils veulent et surtout ce qu’ils ne veulent pas. Ils veulent laisser s’exprimer leur individualité. 

Alors, oui, notre enfant est un enfant, mais n’oublions pas que c’est aussi un adulte en construction. Nous devons le pousser dans cette voie, lui apprendre à être autonome et responsable. 

Plutôt que de lui dire :

  « mets ce pantalon ! »

Pourquoi ne pas lui laisser le choix entre deux pantalons ?

  « tu préfères le pantalon noir ou le pantalon rose ? ». 

Ainsi, notre enfant ne se sentira pas « obligé » de mettre quelque chose parce que nous lui avons imposé. Finalement, il aura eu le choix de choisir celui qu’il avait envie de mettre. Il aura le sentiment d’avoir eu une aide bienveillante et on aura évité le NON et la crise qui s’ensuit. Tout le monde est content.

Conseil N° 3 : mettre en place des règles

Il est crucial d’établir des règles et de s’y tenir. Le fait d’établir les règles avec nos enfants, d’en discuter, de les inscrire leur permet de se les approprier et de les respecter.

Toutefois, établir des règles pour la crise des deux ans ne se fait pas n’importe comment :

  • elles doivent être simples et adaptées à l’âge de l’enfant ;
  • elles ne doivent pas être trop restrictives ;
  • de nouvelles règles sont instaurées uniquement si les premières sont intégrées par l’enfant ;
  • elles ne doivent pas être changées à tout bout de champ, sous peine de créer de la confusion chez le petit.

Ce ne sont pas seulement les parents qui établissent les règles, mais c’est toute la famille. Impliquons nos enfants dans cet exercice et ils respecteront d’autant plus toutes ces règles.

Il est primordial de prendre le temps de créer des temps d’échange en famille afin de tisser les liens familiaux et établir tous ensemble les règles de vie de famille. Vous retrouverez tous mes conseils sur la mise en place de ces règles dans l’article en lien.

Conseil N° 4 : faire de la place au jeu 

N’oublions jamais que tout peut être fait sous forme de jeu, voilà une bonne solution. 

Comment faire face au non catégorique de votre enfant ? 

Faire diversion et laissez la place à l’imagination, c’est beaucoup plus rigolo quand les choses sont faites en s’amusant. Plutôt que de nous battre avec notre enfant et de lui répéter pour la énième fois qu’il doit ranger sa chambre, pourquoi ne pas faire cela sous forme de jeu ?

Je prends l’exemple du rangement des chambres, car c’est toujours un sujet compliqué. Pourquoi ne pas disposer deux grands paniers dans la chambre, un pour vous, un pour votre enfant. Lancez un chronomètre et ramassez le maximum d’objets chacun dans son panier. À la fin, celui qui a gagné est celui qui en aura ramassé le plus. C’est tellement plus fun !

Alors, faisons un jeu de tout !

Conseil N° 5 : lâcher prise

Et oui, lâcher prise ! 

Imaginons une situation, notre enfant de deux est en pleine crise et hurle dès le retour à la maison, nous avons passé une dure journée au travail et nous sommes fatigués, notre réflexe pour beaucoup sera de crier. 

Faut-il le punir et le mettre au coin avec le risque qu’il ne comprenne pas ce qui arrive ?

Pourquoi hurler ?

Cela aura certainement comme résultat d’envenimer la situation. 

Alors, vérifions que notre enfant est en sécurité et changeons de pièce. Fermons les yeux l’espace d’un instant et respirons profondément. Il faut laisser la tension retomber avant d’y retourner. 

Seulement ensuite, allons lui apporter l’attention et l’amour dont il a besoin. 

Rien ne sert de réagir à chaud. 

Le lâcher-prise n’est pas une faiblesse. Si notre enfant hurle et que nous ne savons pas comment agir, nous pouvons ressentir le besoin de nous isoler. Et cela ne fait pas de nous des personnes faibles, cela fait de nous des personnes humaines et pleines de bon sens. 

De son côté, l’enfant se sera également déchargé émotionnellement et le dialogue pourra reprendre et ainsi être beaucoup plus productif.

Vous voilà maintenant avec quelques règles pour vous aider à gérer la crise des deux ans de votre petit bout de chou. Il est très important de comprendre que l’opposition est nécessaire au développement, c’est la première manifestation de l’autonomie. Alors, oui, ce n’est pas évident à vivre en tant que parents, mais ces conseils vous aideront à surmonter cette période sans encombre. Et surtout, n’oubliez pas, la priorité est d’offrir beaucoup d’amour et d’attention à votre enfant. Cette période est une étape très difficile pour lui et il a besoin de vous plus que jamais.

Cependant, soyez vigilant si cette étape dure depuis plus de six mois, que votre enfant s’oppose de manière fréquente, intense et que cela nuit à son développement, il s’agit peut-être d’un trouble de l’opposition. Pour cela, je vous invite à réserver un appel de 20 minutes offert pour convenir d’un accompagnement et ainsi résoudre cette problématique ensemble.

2 Commentaires

  1. Imane

    Superbe article, très complet et très intéressant. Je l’attendais avec impatience. Mon fils passe par cette phase en ce moment, ça me permet de comprendre ses réactions et son opposition. Le mot « non » est son favoris en ce moment. Effectivement, on a l’impression que ce sont des caprices mais c’est encore autre chose. 🙏🌹 merci beaucoup Nageate ❤😘

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    • enjoylearningfamily

      Coucou Imane! Tout à fait, quand on comprend pourquoi ils agissent comme ça, on réagit finalement avec beaucoup plus de bienveillance et de patience surtout. Courage durant cette période! Ton fils en sortira grandi et ce ne sera plus qu’un vague souvenir dans quelques temps. Merci à toi pour ce retour.

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