L’acquisition de la continence:
mon enfant est-il prêt?
Votre enfant grandit et pour diverses raisons, vous souhaitez qu’il soit « propre ». Alors, dans cet article, je vous explique ce qu’est cette étape de l’acquisition de la continence, quand et comment il faut s’y mettre et surtout, je vous livre mes meilleurs conseils pour faire de cet apprentissage un véritable jeu d’enfant.
Propreté? Continence?
Je tenais tout de même à faire un petit rappel concernant les termes employés: j’ai choisi de mettre le terme « propre » entre guillemets car être « propre » relève de l’hygiène à savoir se laver les mains, s’essuyer quand c’est nécessaire etc. Ici, le fait de ne plus faire ses besoins dans une couche ce n’est pas à proprement parler de la propreté; il s’agit de continence. Le terme de propreté me dérange car cela ne tient pas au bon vouloir de votre enfant. Cela ne peut survenir que si l’enfant est prêt. Et oui, votre enfant doit avoir atteint une certaine maturité neurologique et physique qui va lui permettre de maitriser ses sphincters. Ainsi, cet apprentissage ne s’apprend pas comme n’importe quel apprentissage, il ne dépend pas de la seule volonté de l’enfant mais il dépend surtout du développement de son corps. Pour « être propre », il faut sentir le besoin arriver, savoir se retenir le temps d’accéder aux toilettes et de retirer ses vêtements. Ce n’est pas si simple que ça…
Quand mon enfant doit-il « être propre »?
En général, c’est entre 2 et 4 ans qu’un enfant peut apprendre à être « propre ». Je dis bien, « en général », car cela dépend de chaque enfant: le développement d’un enfant, les apprentissages, sont propres à chacun. Chaque enfant est unique: ne l’oubliez pas! Alors, à chacun son rythme!
On décide souvent à tort de commencer cet apprentissage à notre enfant un peu avant sa première rentrée car il se doit d’être « propre » à ce moment-là. Je tiens à vous dire que certaines écoles acceptent les enfants qui portent encore des couches. Ce n’est pas une obligation: renseignez-vous! Cependant, ce n’est pas à NOUS de décider et d’imposer à notre enfant cet apprentissage; si son corps n’est pas prêt, il n’y arrivera pas quoi que vous fassiez. Cependant, vous pouvez accompagner votre enfant dans cette étape de son développement de diverses manières. J’y viens par la suite…
Mon enfant est-il prêt?
Voici la véritable question que vous devez vous poser: est-ce que mon enfant est prêt? Vous ne pouvez pas lui apprendre à faire ses besoins aux toilettes si son corps ne lui permet pas de se retenir. Cela ne s’enseigne pas, cela s’acquiert. Votre enfant doit être prêt physiologiquement et psychologiquement à franchir cette nouvelle étape de son développement.
Par contre, en tant que parents, vous pouvez agir en détectant les signes qui vous prouveront que votre enfant est en bonne voie et à ce moment-là, vous pourrez l’accompagner et ainsi lui faciliter cet apprentissage.
Des signes qui ne trompent pas!
Il y a certains signes à prendre en compte AVANT de parler de continence.
-votre enfant sait se déshabiller seul
-il se tient de manière stable sur le pot
-il sait exprimer ses besoins « je veux manger, sortir, faire pipi, caca… »
-il est fier quand il fait une activité tout seul
-il va de lui-même s’asseoir sur le pot
-il sait monter et descendre les escaliers
-sa couche est sèche durant plusieurs heures d’affilée (3/4 heures)
Tous ces signes sont la preuve que votre enfant est prêt à franchir une nouvelle étape: celle de l’acquisition de la continence.
Mes conseils pour faciliter cet apprentissage
Tout d’abord, je débuterais mes conseils par vous donner le plus précieux: vous devez relever les signaux qui prouvent que votre enfant est prêt (cf ci-dessus) et non le décider car « il a l’âge » ou qu’il va entrer à l’école.
Voici mes conseils pour accompagner au mieux votre enfant dans cette nouvelle acquisition:
Je sais, je me répète mais c’est super important: cela ne sert à rien de forcer: vous ne forcez pas votre enfant à lire? À parler? À marcher? Alors il en est de même pour l’acquisition de la continence.
-Choisissez-lui un super pot. Pas un pot pour s’amuser mais un pot pour faire comme les grands (je vous partage celui que j’ai acheté pour Aliya à la fin de l’article). Quand vous allez aux toilettes, laissez-le vous accompagner: c’est en observant que l’on apprend. Mettez son pot juste à coté du toilette et vous verrez que même s’il n’a pas envie de faire pipi, il va faire comme si.
-Adaptez ses tenues pour qu’il soit autonome: pas de body ou de pantalon difficile à enlever: le but est qu’il puisse se déshabiller seul et rapidement lorsque l’envie de faire pipi arrive.
-Etablissez une routine: on va faire pipi le matin au réveil puis après chaque repas et enfin juste avant d’aller dodo. Pour les sorties, c’est à vous de vous adapter: ne faites que des petites sorties au début et emmenez votre enfant aux toilettes avant de sortir. Ensuite, vous pourrez espacer de plus en plus les temps de sortie (attention, ne faites pas l’erreur de lui mettre une couche car vous sortez).
-Créez un super tableau des passages aux toilettes. Vous pouvez mettre en place un système de gommettes avec une couleur différente (pipi/caca). Attention, ce n’est pas un tableau des récompenses mais juste un listing des passages aux toilettes: votre enfant sera fier de mettre sa gommette et vous, ça vous permettra de voir à quelle fréquence votre enfant passe sur le pot. D’ailleurs, vous verrez, avec le temps, votre enfant ira moins souvent car il sera capable d’espacer ses temps de pipi.
-Apprenez-lui à s’essuyer: d’avant en arrière et pas de l’arrière à l’avant: cela évitera les infections en tout genre. L’hygiène est primordiale, pensez à mettre un marche-pied pour que votre enfant puisse accéder comme un grand au lavabo et se laver les mains après chaque passage aux toilettes (même s’il n’a rien fait sur le pot, cela lui permettra de bien assimiler ce passage « obligé »).
Concernant l’acquisition de la continence la nuit, c’est différent du jour. La nuit, cela prend plus de temps et c’est normal! Quand votre enfant urine de manière involontaire la nuit alors qu’il est propre le jour, cela s’appelle l’énurésie nocturne. Savoir contrôler sa vessie la journée et savoir la contrôler la nuit ce n’est absolument pas la même chose, il faut parfois plusieurs mois même années avant qu’il y arrive. Ne faites pas culpabiliser votre enfant, ce n’est pas une maladie ni un trouble, c’est juste une étape à franchir et cela disparaitra avec le temps.
A ne surtout pas faire!
Si malgré tous les signes qui montrent que votre enfant est prêt, il ne se montre pas réceptif, il faut faire une pause et c’est plus que nécessaire!
Si ça se passe mal, cela risque de générer des tensions, vous allez vous fâcher, votre enfant va se braquer et ce n’est pas la bonne méthode.
En faisant une pause, vous allez rétablir cette coopération et cette confiance qu’il y a entre vous et elles sont indispensable pour cette acquisition de la continence.
Marcher à la récompense (« si tu fais pipi dans le pot, tu auras un nouveau jouet ») ou à la punition (« tu restes avec ce pipi toute la journée, il fallait le faire dans le pot! ») est totalement contreproductif.
Il en est de même lorsque (je me doute que cela part d’une bonne intention) l’on insiste pour que l’enfant reste sur le pot jusqu’à ce qu’il fasse pipi ou caca. Ici, on le « force » mais si ça ne vient pas, ça ne vient pas. Alors lâchez prise et inversez la situation: vous êtes aux toilettes avec quelqu’un et cette personne vous dit de faire pipi et de rester jusqu’à ce que vous le fassiez: à votre avis, ce pipi va arriver ou va-t-il se bloquer? Plus vous forcez, plus vous créez une situation de blocage. C’est aussi ce qui explique que souvent, dans ce type de situation, l’enfant fait son pipi quelques secondes après avoir remis sa culotte ou son slip!
Allez, un dernier conseil!
Quoi vous dire si ce n’est d’écouter votre enfant avant tout. Ne décidez pas de démarrer cet apprentissage car c’est le moment ou parce que vous êtes en congé à ce moment-là (si, si, je sais que ça vous a traversé l’esprit: « tiens, j’ai quelques jours de congé je suis prête à gérer les accidents pipi » mais et lui il est prêt?). Attention, je ne vous jette pas la pierre, jamais (je vous avoue, j’y ai déjà pensé aussi lol) mais soyons à l’écoute des besoins de notre enfant, accompagnons-le comme il se doit sans lui imposer nos contraintes d’adulte (il finira par connaitre ce rythme effréné de la vie une fois adulte alors laissons lui sa liberté d’enfant).
Alors, pour conclure cet article, je tenais à vous partager le pot que j’ai utilisé pour Aliya. C’est un mini pot d’entrainement, copie conforme des toilettes pour adultes (cliquez sur le bouton ci-dessous). Les enfants apprennent beaucoup en nous imitant et leur offrir ce pot d’entrainement c’est les amener à faire comme les grands mais aussi à devenir grand! Ce pot à l’apparence réaliste produit également le bruit de la chasse d’eau (et pas une musique qui le surstimule et transforme ce moment en un jeu (ici, ce n’est pas le but!): votre enfant fait ainsi comme les grands!
Dernier conseil avant de clôturer cet article: faites de cette étape du développement de votre enfant, un moment bienveillant. Ayez confiance en vous et en votre enfant. Et surtout, enjoy!
Bonjour,
L’article tombe à pic je pense commencer avec mon fils.
Sans pression je me dit on fait un essai et on verra bien ce que ça donne.
C’est marrant quand j’ai lu l’article sur le fait de pas forcer quelqu’un à rester aux toilettes le temps de faire ses besoins ca m’a rappelé la pression qu’on nous mets parfois post accouchement pour uriner 😂.
Encore merci pour ces précieux conseils !
C’est exactement ça: sans pression!
Haha et oui c’est vrai! Comme quoi, c’est contre-productif.
N’hésitez pas à partager votre expérience avec les mamans du groupe privé « Parentalité bienveillante » sur Facebook.
Merci pour tes conseils. Mon fils qui a un spectre d’autisme à des difficultés avec cette acquisition.
L’acquisition est plus longue et demande plus d’efforts pour un enfant autiste, mais vous allez y arriver ensemble! Je vous mets le lien d’un article intéressant sur l’acquisition de la continence pour un enfant autiste:
https://www.autismeinfoservice.fr/accompagner/enfant/proprete
Je suis en plein dedans avec mon deuxième justement il tombe à pic !! Par contre je veux bien des conseils pour la nuit ☺️
Bon timing alors 🙂
Pour la nuit, voici quelques conseils exhaustifs:
-mettre une protection sur le matelas
-mettre un pot près du lit: l’enfant peut avoir peur d’aller aux toilettes en pleine nuit
-laisser une petite lumière près du lit
-passage aux toilettes avant le dodo
-petite tenue de rechange déjà prête à cote du lit au cas où
Et surtout, bien en discuter avec lui avant.
super article comme d’habitude❤️