On l’a toutes vécu: en plein milieu du supermarché, notre enfant se met à courir et à hurler dans les rayons. On a notre caddie et on se dit: « qu’est-ce que je fais: je lui cours après ou j’écourte mes courses et on sort illico presto? » Dans la précipitation, vous le menacez: « si tu n’arrêtes pas de crier et que tu ne viens pas ici tout de suite, tu seras puni. 1 …  2 … 2 et demi … 3 … ». Votre patience est à bout: « Attends qu’on arrive à la maison! ». Pfff que du vent ces paroles! Notre petit monstre continue de courir et de hurler dans les rayons. Mais pourquoi ça ne marche pas? Tout simplement, parce que la punition idéale n’existe pas. Chaque enfant réagit différemment à une punition et puis, quelle punition pour quelle bêtise ? Mais surtout: doit-on punir son enfant?

Dans cet article, nous allons donc définir ce qu’est une punition et nous allons partager avec vous des alternatives qui seront bien plus efficaces que les menaces verbales (au combien traumatisantes!) ou les châtiments corporels (qui sont malheureusement encore présents dans certaines familles).

Punir, c’est quoi?

Nous sommes allés chercher dans un dictionnaire la définition d’une punition et voilà sur quoi nous sommes tombés: « Punition. nom féminin. Latin punitio. Action de punir, d’infliger un châtiment, une peine / Peine infligée pour un manquement au règlement ». Mais ce n’est pas fini: quand on va chercher dans les synonymes, on peut lire: « châtiment », « condamnation », « correction », « pénalité » et «  sanction ». Ça semble un peu dur tout ça!

Alors, faut-il punir son enfant? Si oui, existe-t-il des punitions « positives »? Si non, comment rendre compte à mon enfant que son comportement est inapproprié? Voici nos astuces pour réagir au mieux.

Astuce 1: le temps calme

Plutôt que d’envoyer son enfant au coin ou dans sa chambre, il vaut mieux privilégier le temps calme près de vous. L’enfant a besoin d’un moment pour se décharger de ce trop plein d’émotions. Votre présence est indispensable. Il sait que vous êtes là près de lui et il voit que vous n’êtes pas dans la réprimande: vous l’accompagnez tout simplement dans ses émotions. Vous verrez que la pression et la tension redescendent beaucoup plus vite avec un temps calme à vos côtés qu’un « file dans ta chambre » qui ne fera qu’exacerber les émotions de votre enfant.

Oui, un temps calme mais pourquoi? Tout simplement parce que le calme appelle… le calme. Rien ne sert de crier plus fort, vous allez faire grandir sa colère. Si vous êtes calme et que vous amenez votre enfant à s’apaiser, la situation redeviendra très vite paisible. Ensuite, il sera temps de discuter de ce qui s’est passé tous ensemble.

Combien de temps? Une minute par tranche d’âge: c’est largement suffisant. Les enfants quand ils sont petits n’ont pas la notion du temps et pour certains une minute leur paraîtra une heure surtout s’ils sont punis dans leur chambre. La peur va augmenter et vous êtes partis pour des nuits agitées car les problèmes de la nuit viennent souvent de ce qui se passe le jour. Alors trois minutes pour votre enfant de trois ans et  huit minutes pour votre enfant de huit ans par exemple, c’est très bien!

Astuce 2: Montrer l’exemple

Et oui, ça peut sembler logique mais souvent, on ne se rend pas compte que notre colère prend souvent le dessus et nous amène à demander à notre enfant de ne pas faire quelque chose alors que nous-même nous le faisons (hurler à son enfant « arrête de crier » est un véritable non sens!). Ça nous est toutes arrivées alors déculpabilisez. Pourquoi? Parce qu’on mène des vies à 100 à l’heure, qu’on amène de la contrariété ou du stress de l’extérieur dans notre foyer ou que quelque chose nous mine. L’important c’est de savoir donner le bon exemple: « Excuse moi ma puce mais maman est très fatiguée et je me suis emportée. Je n’aurais pas dû me mettre en colère ». Oui, s’excuser devant son enfant est très bon, tout comme lui montrer que vous n’êtes pas parfait. Cela l’aidera à s’ouvrir à vous et à apprendre à s’excuser à son tour. Maman s’emporte, maman s’excuse: je m’emporte, je m’excuse. Soyez dans le dialogue, il n’y a rien de mieux: cette relation de confiance vous la bâtissez durant l’enfance mais elle sera présente tout au long de votre vie de parent.

Astuce 3: Miser sur le long terme

J’en entends déjà certains d’ici: « oui, ben moi ce qui marche c’est une bonne claque ou je la prive de télé ou dans sa chambre ». Très bien, j’ai envie de dire: nous sommes libres d’éduquer nos enfants comme on le souhaite. Ce genre de punition a un effet immédiat: l’enfant comprend qu’il n’a pas le choix. On ne lui laisse aucune opportunité de s’excuser, de se calmer ou de réfléchir à la situation. L’effet se produit à court terme. Mais avez-vous réfléchi au long terme? Votre enfant va-t-il dialoguer avec vous s’il se passe quelque chose à l’école ou avec une tierce personne? Pensez-vous que s’il a fait une « bêtise », il va de lui-même venir vous en parler tout en sachant que vous allez réagir aussi drastiquement? Misez sur le long terme, même si parfois le temps calme et le dialogue vous paraissent difficiles à mener, pensez toujours à l’avenir! Le plus important reste la confiance qu’il y a entre votre enfant et vous et c’est cette confiance qu’il faut entretenir. Et en y regardant de plus près ces petites « bêtises », d’ici un an ou deux, ce sera oublié et vous allez même en rire!

Astuce 4: Laissez son enfant assumer les conséquences de ses actes

De plus, une punition n’est pas assez « parlante » pour un enfant. Comment peut-il en tirer des conséquences si vous le punissez dans sa chambre alors qu’il a cassé le jouet de sa soeur? Quel est le lien? Tu lui as fait du mal donc je te fais du mal? Par contre, si sa soeur ne lui parle plus ou qu’elle refuse de partager ses jouets car cela lui a fait du mal de voir son frère casser son jouet préféré, vous ne pensez pas que c’est beaucoup plus parlant? Que la leçon qu’il doit tirer de sa « bêtise » est là? Il ne le refera plus car il va se rendre compte qu’il fait du mal à sa soeur et qu’elle refuse de jouer avec lui ou de partager quelque chose avec lui et il y réfléchira à deux fois la prochaine fois. Elle est là, la leçon à tirer: dans le vécu, les émotions, la situation! C’est de cela dont il faudra discuter avec votre enfant mais pas sur le moment, pas quand la tension est à son maximum. Prenez du recul, laissez vos enfants prendre du recul et réunissez-les une fois le calme revenu. Asseyez-vous tous et discutez de ce qui s’est passé. Ne soyez pas moralisateur. Enoncez les faits et demandez leur ce qu’ils ont ressenti. Quand ils ont la parole, il vous suffit de les écouter et de les laisser s’écouter. Ils diront ce qu’ils ont sur le coeur et cela leur fera beaucoup de bien.

Astuce 5: Des règles de vie de famille bien établies

Pourquoi vous parlez des règles de vie de famille à la toute fin de cet article alors que c’est le plus important? Et oui, si les règles sont bien établies à la maison, il y aura beaucoup moins de tensions car chacun sait ce qu’il doit ou ne doit pas faire. Cela signifie donc moins de conflits et pas de réflexion autour de la punition. Tout simplement parce que nous vous avons préparé une superbe newsletter pour chaque jour de la semaine. Le but étant qu’après la théorie tout au long de la semaine ( 5 newsletters à raison d’une newsletter par jour du lundi au vendredi ), vous puissiez passer à la pratique durant le week end. Dans cette série de newsletters, vous apprendrez comment établir des règles de vie de famille et on vous livre également des astuces pour pouvoir les mettre en place efficacement. Alors, soyez attentif à vos emails. Et si vous n’êtes pas encore inscrit à notre newsletter, c’est le moment de le faire (c’est par ici: www.enjoylearningfamily.com).

Alors: pas de punition?

Je termine cet article par cette phrase importante: il est tout à fait possible d’éduquer votre enfant sans le punir. Tout comme de l’éduquer en le punissant. C’est vous le parent et personne d’autre; alors, si vous pensez que le punir ou ne pas le punir est le mieux pour lui, c’est votre décision. Nous n’écrivons pas cet article pour vous dicter la marche à suivre, tout simplement, parce qu’éduquer un enfant n’est pas un long fleuve tranquille et cela implique des tas de paramètres à prendre en compte. Nous sommes là pour vous aider à faire au mieux dans votre parentalité en vous livrant des astuces et des conseils. Vous êtes libre de les appliquer ou pas. Alors, faites comme vous pensez être le mieux pour votre enfant et pour vous: c’est ça, être un bon parent.